Centenaire du CFD

Historique du Chemin de Fer Départemental

 

Au début du 20ème siècle, grâce à Jean MONESTIER, sénateur de la Lozère, la construction de la ligne de chemin de fer reliant Sainte-Cécile d’Andorge à Florac fut décidée. Les travaux engagés dès le mois de juin 1904 furent assez longs à cause du tracé tourmenté ainsi que du nombre et de l’importance des ouvrages d’art. Pour construire cette voie, les moyens utilisés étaient : la pelle, la pioche et quelques bâtons de dynamite pour venir à bout des roches. Seule la force des hommes et leur grand nombre ont contribué à la construction de la plate-forme et d’ouvrages d'art magnifiques. En 1909, les travaux furent enfin terminés. Mais il restait encore de nombreuses opérations à réaliser. Les premiers trains circulèrent avec du matériel voyageur emprunté à d’autres réseaux. La réception des travaux eut lieu le 5 juillet 1909.

 

Construction du Viaduc le plus haut de la ligne à Saint-Frézal de Ventalon

Ouvriers au travail sur la plate-forme du Collet de Dèze

 

Les grands ouvrages d'art et les paysages traversés

En partant de Sainte-Cécile d'Andorge, le C.F.D suit le gardon d'Alès et monte vers le col de Jalcreste, jusqu'à Saint-hilaire de Lavit, on trouve de part et d'autre du Gardon une végétation  essentiellement composée de chênes verts et de pins maritimes. Sur les hauteurs de Saint-Frézal de Ventalon à Jalcreste nous avons un couvert végétal adapté à une altitude plus élevée de 400 à 800 mètres environ, la châtaigneraie y est bien implantée, soit pure, soit en mélange avec le chêne vert et le pin maritime.

Sur ce premier tronçon nous avons des ouvrages d'art, nous citons les principaux:

- La ligne du CFD franchit le torrent de l'Andorge sur un viaduc en courbe de 4 arches de 25m.

- Juste après le Collet de Dèze, un viaduc de 4 arches permet de franchir le Dourdon qui est un affluent du Gardon.

- Un peu plus loin sur la commune de Saint-Frézal de Ventalon, un viaduc de 34m (une arche de 20m et 2 arches de 7m) enjambe le ruisseau du  Masmin.

- Quelques centaines de mètres plus loin se trouve un des plus longs tunnels de la ligne, celui de la Vignette, il mesure 262m.

- Enfin un tunnel de 345m de long passe sous le Col de Jalcreste, il relie la vallée du Gardon à celle de la Mimente.

 

Dans la vallée de la Mimente entre 700 et 900m d'altitude, à partir du col de Jalcreste, on trouve une végétation composée essentiellement  de châtaigniers avec localement des chênes sessiles. Plus en altitude, sur les sommets de la montagne du Bougès, les hêtraies dominent, le hêtre étant un arbre adapté au froid. En aval de Saint-Julien d'Arpaon, direction Florac, nous retrouvons la végétation composée en majorité de châtaigniers qui peuvent être mélangés à des chênes pubescents et non à des chênes verts car nous sommes maintenant sur le versant océanique. Dans cette vallée, des Crozes à la Salle-Prunet sur la rive droite de la Mimente, nous pouvons apercevoir de magnifiques arêtes rocheuses de schiste, elles donnent à ces paysages des allures austères et sauvages.

 

Sur ce second tronçon, nous avons des ouvrages d'art, nous citons les principaux:

- Entre Jalcreste et Cassagnas, le viaduc du Blocard (courbe de rayon 100m, 3 arches de 20m), franchit  le ruisseau de Timbasses, affluent de la Mimente.

- Entre les Crozes et Saint-Julien d'Arpaon du fait d'un relief tourmenté il y a plusieurs tunnels et viaducs dont un à 5 arches de 5m.

- Entre Saint-Julien et la Salle Prunet il y a 2 viaducs et 2 tunnels, sur ce petit tronçon le tunnel et le viaduc du “Pont manqué” étaient les plus impressionnants.

 

L’ouverture officielle fut  annoncée le 24 juillet 1909, excepté le service local en gare de Ste Cécile d’Andorge. L’inauguration se déroula avec les personnalités départementales le 8 août 1909. Le train inaugural était composé de 2 voitures-salons prêtées par le réseau du Vivarais, elles étaient remorquées par une locomotive Mallet 1.2+2 du type 320.

Jean MONESTIER l’homme sans lequel la vallée du Gardon d’Alès et la vallée de la Mimente n’auraient pas pu être reliées par une voie de chemin de fer, inaugura le CFD le 8 août 1909 en qualité de Président du Conseil Général de la Lozère. Après être passé sous un arc de triomphe de verdure et de fleurs portant la mention « HONNEUR A JEAN MONESTIER » il présida sur l’esplanade de Florac, un banquet au cours duquel les notables rendirent hommage à son action en faveur du CFD.

 

Trafic de passagers et de marchandises

 

C’est en 1913 que le trafic de passagers et de marchandises fut le plus élevé (132 741 voyageurs et 32 438 tonnes de marchandises). Par la suite, s’est engagé un long processus de régression. Il y eût un sursaut pendant la Deuxième Guerre Mondiale pour le trafic de passagers du fait de la pénurie en essence, peu d’automobiles circulaient, 120 988 billets furent distribués en 1943. Le trafic retomba vite et pendant les années 50 et 60, seulement 50 000 voyageurs environ, empruntaient la ligne chaque année. Peu avant la fermeture, en 1966, le trafic était passé  à 28 233 passagers. La concurrence routière avait eu raison du transport  ferroviaire.

 

Les raisons de la fermeture du CFD

 

Après la Deuxième Guerre Mondiale, la ligne de Florac à Sainte Cécile d’Andorge s’est engagée dans un processus de régression si bien que par décret du 5 Août 1950, le ministre des travaux publics ordonna la fermeture de la ligne avec effet au 31 Décembre 1950. Au vue de l’émotion qu’elle causa dans la région, cette décision fut reportée.

 

En 1952, le rapport dépenses/recettes a franchi pour la première fois le seuil critique de 2 et le ministère prononça une nouvelle condamnation qui devait être exécutoire à l’échéance du 30 juin 1953.

 

Une promesse d’augmentation du trafic de bois, une réduction des dépenses et l’opposition des élus qui craignaient le ralentissement de la vie et l’appauvrissement de la région, firent maintenir la ligne. Au début des années 60, le trafic avait fondu, les possibilités d’assainissement des finances avaient été épuisées.

 

En mai 1967, le ministère décida de procéder à la fermeture le 1er janvier 1968. Les démarches entreprises par les élus, appuyées le 13 janvier par une manifestation qui attira près de 1000 personnes dans la cour de la gare de Florac, permirent d’obtenir des sursis dérisoires, repoussant l’échéance au 29 février, puis enfin au 31 mars 1968. Ainsi se terminait l’histoire du petit train de Florac après 58 ans, 8 mois, 7 jours de bons et loyaux services.

 

Renseignements

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